Pour faire suite à l’article de notre précédente newsletter sur la question de la mixité, découvrez ce mois-ci l’interview croisée de quatre femmes qui suivent actuellement la formation Régisseur·euse Son.
En échos à l’entretien de Raphaëlle Duquesnoy (ingénieure son et formatrice expérimentée), c’est donc sous un autre angle, cette fois-ci du point de vue de femmes qui débutent dans le secteur, que la question de la mixité sera abordée.
Entretien avec 4 stagiaires en formation Régisseur·euse·s Son 2020/2021
Cette année, et pour la première fois de son histoire, 4 femmes suivent la formation Régisseur·euse Son (pour 7 hommes). A noter que les inscriptions ayant eu lieu avant la crise sanitaire actuelle, elles n’avaient donc connaissance des impacts sur le spectacle vivant.
Doit-on y voir le signe d’une future évolution ?
Portraits croisés de Laure, Aude, Louise et Solène
Âgées de 21 à 38 ans elles ont toutes des expériences et des parcours différents. Souvent très impliquées dans le milieu associatif, souvent musiciennes, le choix du « son » semble pour elles assez naturel. Pour Laure c’est lors d’un voyage, pour Louise grâce à une formation, pour Solène durant son service civique qu’elles ont la confirmation de leur orientation professionnelle. Aude, avec son diplôme en musicologie, voulait acquérir des compétences plus techniques.
Avez-vous conscience qu’aujourd’hui les métiers du son sont masculins ?
Même les moins expérimentées ont déjà été confrontées à cette réalité ce qui, chez elles, génère le sentiment de ne pas toujours être légitime. Le discours d’Aude est plus nuancé, ayant plus d’expérience, elle sait que ce sont les compétences qui sont jugées et pas le sexe.
Comment expliquez-vous le petit nombre de femme dans le son ?
Pour elles, c’est une histoire de représentation. Aujourd’hui encore, la femme n’est pas du tout représentée dans les domaines « techniques » et les stéréotypes ont la vie dure « les garçons bricolent » et « les filles font à manger ». On voit encore rarement des femmes derrière une console, ou encore durant un changement de plateau… forcément, cela crée des générations de femmes qui inconsciemment se diront que ce métier ne doit pas être pour elles.
Et après 4 mois à STAFF ?
Elles sont unanimes : il y a une véritable bienveillance au sein du groupe, que ce soit auprès de leur collègues hommes ou bien des professionnel·le·s qui interviennent. Aucune stigmatisation sur le fait d’être une fille, elles se sentent traitées en égales. Mais elles ont bien conscience qu’être quatre femmes dans la formation, c’est forcément plus confortable que lorsqu’on est la seule représentante dans son groupe.
Comment appréhendez-vous l’après STAFF ?
Louise, se voit intermittente dans la prestation. Aude voudrait alterner des périodes de tournées et travailler dans des salles. Laure et Solène s’imaginent plutôt dans des petits lieux culturels, avec de la polyvalence et la proximité des artistes.
Il y a forcément un peu d’appréhension de leur part. Ayant déjà gravité dans ce milieu, elles ont conscience qu’elles devront faire mieux et qu’elles devront faire plus, pour justifier leur place. Ce qu’elles ne veulent pas, c’est devoir jouer un rôle, elles n’ont pas envie de « jouer au bonhomme » pour se faire une place.
(Re)découvrez l’épisode 1 sur la mixité
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